Le Quartier

Un plaidoyer pour le quartier

En quelques mois, de novembre 2019 à janvier 2020, les habitants qui se sont regroupés autour de l'association ont partagé, discuté, échangé et découvert peu à peu d'autres parties de leur quartier. Ils ont ainsi pris conscience des potentialités mais aussi des difficultés du quartier. Peu à peu, en rassemblant les idées, les impressions, les envies, un document a émergé intitulé "Plaidoyer pour un quartier".
Téléchargez "Plaidoyer pour un quartier"

Un diagnostic pour parler du quartier
Le document présente le quartier, son histoire atypique, son évolution et sa réalité d'aujourd'hui entre chiffres clés (peu nombreux) et ressentis des habitants.
  • Quartier agréable de par la densité de verdure par rapport à l’habitat mais mal entretenu ;
  • Fort attachement des habitants à leur quartier mais découragement général face à l’ampleur des difficultés ;
  • Manque de prise de conscience par les pouvoirs publics (commune, SNI/CDC-Habitat…) des difficultés, encore maîtrisables aujourd’hui, mais grandissantes voire explosives en cas d’abandon du quartier par les politiques (incivilités, deal en bas des immeubles…) ;
  • Perte d’attractivité du quartier : absence de vie collective, absence de commerce, difficultés sociales impactantes, contraintes de mobilité, dégradation de l’habitat (SNI&Copropriétés), gestion « privée » de l’ASL insatisfaisante, mauvais entretien des espaces verts, mauvaise image, chute des prix de l’immobilier ;
  • Absence d’activités pour les adolescents et jeunes adultes (11-25 ans) : malgré la présence forte des animateurs du service jeunesse sur les temps périscolaires jusqu’à 11 ans, les tranches d’âges supérieures sont désœuvrées.
  • Quartier éclaté, sans centre drainant l’ensemble des habitants (à part l’école pour les parents d’élèves) générant des difficultés dans la circulation des informations ;
  • Ségrégation sociale et ethnique de plus en plus marquée : distinction légionnaires/civils, origine géographique, conditions sociales, niveau d’éducation…
  • Isolement des personnes : personnes âgées, femmes de légionnaires, individus en difficultés sociale, individus contraints par la mobilité (femmes, jeunes…).
  • Sentiment d’impuissance, beaucoup souhaitent partir parce que les problématiques de dégradation de l’habitat, l’absence d’activités et de commerces sur le quartier pèsent sur le moral de chacun, et beaucoup ne peuvent pas, enferrés dans les emprunts, la dévaluation des prix des appartements et l’image en berne du quartier

Un diagnostic pour parler de la dynamique des habitants
La commune a créé un précédent, en réalisant, sur les conseils de l'association Au Maquis, un recueil des volontés des habitants par un porte-à-porte exhaustif. Les "sans-voix" se sont exprimés, faits entendre dans une certaine mesure, mais surtout ont repris en main la destinée de leur quartier. Le plaidoyer présente cette lente reprise en main du pouvoir de chacun de créer mais surtout de rêver, ensemble pour le bien-être collectif et individuel.


La structuration de l'association s'est organisée autour de cette volonté collective et horizontale, en choisissant une gouvernance partagée collégiale dans l'espoir d'impliquer le plus grand nombre dans cette aventure aussi originale qu'atypique. Le souhait est également de disposer de budgets participatifs pour redonner la pleine place aux décisions collectives, au bien commun plutôt qu'au bien personnel. Et pour rester toujours présents et ouverts à tous, l'association souhaite pouvoir accueillir régulièrement par le biais d'un local et de rencontres fréquentes toutes personnes qui souhaitent rejoindre l'aventure.

Un diagnostic pour parler d'un projet de quartier
Mais la dynamique n'est pas que parole, elle s'inscrit dans un réel besoin d'activités, de projets, d'initiatives en faveur du lien social et du bien-être de chacun. Le plaidoyer fait ainsi la part belle à l'étalage des envies des habitants.

Il y a les projets qui sont en cours de réalisation, dans des cartons prêts à être opérationnels mais qui manque d'un espace pour s'épanouir :
  •  le jardin potager et partagé, un nouveau tiers-lieu pour un quartier sans centre
  •  le groupe "copropriétaires&habitat", pour reprendre en main un bâti dysfonctionnel et une gestion des charges communes (espaces verts et chauffage) laissée au bon vouloir des syndics et de la SNI/CDC-Habitat
  •  les activités physiques, un crédo essentiel pour le bien-être des femmes soumises à de nombreuses contraintes d'horaires, de déplacements, d'enfants...
  •  la végétalisation du quartier, trottoirs & bas d'immeubles méritent mieux que le simple entretien des espaces verts : refleurir des espaces, végétaliser des placettes
  •  l'atelier des langues pour créer des passerelles entre la quarantaine de nationalités rassemblée sur Saint-Michel (anglais, français, arabe, russe...)
  •  l'alimentation & la santé, une autre passerelle gustative entre les cultures mais aussi un espace d'éducation à la santé alimentaire et physique
  •  les jeunes à Saint-Michel, du temps libre mais pour quelles occupations, ouvrir des horizons et s'inventer un avenir.
Et il y a les envies pour lesquelles la graine est plantée : locataire à Saint-Michel, emploi des femmes et des jeunes, mobilité pour tous, actions culturelles...

Toutes les propositions d'actions parlent d'un manque criant d'un lieu pour se retrouver, échanger, partager et pourtant elles imaginent l'avenir. Un avenir pour lequel il est urgent d'œuvrer en faveur d'une requalification multifactorielle du quartier et le plaidoyer fait des propositions très concrètes en ce sens, dont la réalisation d'une "maison de quartier", enfin !

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